La peur a monté d’un cran la nuit dernière : la Russie a attaqué et pris le contrôle de la plus grande centrale nucléaire d’Europe. Pourquoi le monde tremble-t-il après cet événement ? Le Curieux t’explique.
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Que s’est-il passé ?
La nuit dernière, les troupes russes ont attaqué, puis pris le contrôle de la plus grande centrale nucléaire européenne, la centrale Zaporijjia.
Cette centrale produit de l’électricité grâce à des matières radioactives, comme l’uranium, qui dégagent beaucoup de chaleur. Le problème, c’est que ces éléments radioactifs sont très dangereux pour la santé des humains.
Or, ces centrales produisent beaucoup d’énergie et peuvent exploser si elles sont mal réglées. Dans ce cas, les matières radioactives s’échapperaient et pourraient contaminer les populations même à des milliers de kilomètres de la centrale.
👉 Pour comprendre, relis notre article sur l’énergie nucléaire dans notre Revue de la semaine du 16 février 2022 ICI.
Quel est le risque ?
C’est pour cette raison que l’attaque des Russes de la centrale de Zaporijjia a fait peur au monde entier : les bombardements auraient pu faire exploser la centrale ou la fissurer (faire des trous).
Un incendie s’est déclaré, mais a été maîtrisé rapidement. L’Ukraine assure que la centrale n’a pas été endommagée et qu’aucune matière radioactive ne s’est échappée. Mais elle n’est pas rassurée que les militaires russes aient le contrôle sur elle.
Les populations des pays voisins sont inquiètes si bien que beaucoup d’habitants achètent des capsules d’iode qui permettent de limiter les risques pour la santé dans le cas du passage d’un nuage radioactif (dans le cas de diffusion d’éléments radioactifs). Un médicament qu’il n’est pas prudent de prendre sans prescription d’un médecin et sans être sûr qu’il soit nécessaire.
Va-t-il y avoir une guerre nucléaire ?
Le nucléaire est utilisé pour produire de l’électricité mais aussi comme une arme militaire. Le président russe brandit (agite) cette menace depuis plusieurs jours.
Dès le début de la guerre, il avait envoyé des soldats prendre le contrôle de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, qui avait explosé en 1986 et qui contient encore des éléments radioactifs.
Ensuite, il a annoncé mettre en alerte sa force de dissuasion, qui comprend l’arme nucléaire. Cette arme est très puissante. C’est pour cela qu’elle est classée dans la catégorie des armes non conventionnelles.
Pourquoi l’arme nucléaire est-elle particulière ?
Les armes conventionnelles, ce sont les fusils, les avions de combat, les chars blindés par exemple. Mais l’arme atomique -autre nom de l’arme nucléaire-, elle est exceptionnelle et totalement interdite par les accords internationaux, car elle peut dévaster (détruire) une ville de taille moyenne ou une partie d’une grande ville en une seule explosion.
Elle n’a, à ce jour, été utilisée qu’une seule fois. C’était pendant la Seconde Guerre mondiale par les États-Unis à Hiroshima et Nagasaki au Japon. L’explosion de cette bombe avait causé la mort de 300 000 personnes.
Le risque d’une guerre nucléaire est pris au sérieux par la communauté internationale (tous les pays) et l’Organisation des Nations unies (ONU). Cependant, les experts estiment que Vladimir Poutine l’agite (la présente) surtout pour faire peur aux autres pays et les décourager d’intervenir dans la guerre en Ukraine. Il faut dire que l’utilisation de l’arme nucléaire pourrait aussi faire des dégâts en Russie.
De plus, la centrale est connue pour avoir été conçue de façon à subir des chocs importants. Les bâtiments qui ont été la cible des bombardements ne sont pas des zones sensibles. La salle des réacteurs, qui est la plus dangereuse, est protégée par un épais mur de béton qui peut résister au choc causé par un avion de type Boeing 747.
Des experts pensent aussi que les menaces du président russe montrent en fait son exaspération (énervement) face à la résistance de l’Ukraine. Il aurait espéré prendre le contrôle du pays plus facilement et plus rapidement.
Y a-t-il des signes d’apaisement (amélioration) ?
Pas vraiment même si… Les représentants ukrainiens et russes ont continué à discuter hier en Biélorussie. La Russie a accepté de respecter des couloirs humanitaires. Cela veut dire qu’elle s’est engagée à ne pas tirer sur les routes empruntées par des habitants qui s’enfuient. Cela leur permettrait de quitter le pays sans risquer d’être tués pendant le trajet.
L’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), la force armée des pays occidentaux, a pour sa part refusé d’envoyer des avions de chasse (militaires) survoler le ciel de l’Ukraine pour empêcher les attaques aériennes russes. Si elle avait accepté de mettre en place cette zone d’exclusion aérienne, comme le demandait l’Ukraine, elle aurait dû ordonner à ses pilotes de chasse de détruire tout avion russe qui se trouverait dans le ciel ukrainien. L’OTAN a déclaré que ça aurait risqué d’envenimer (rendre pire) la situation et d’élargir la guerre à d’autres pays que l’Ukraine.
Pendant ce temps, Vladimir Poutine, le président russe, a parlé au président français, Emmanuel Macron. Il a réaffirmé qu’il continuerait la guerre tant que l’Ukraine ne ferait pas ce qu’il demande. Emmanuel Macron pense que, vu la détermination du président russe, la situation risquait d’empirer (devenir pire).
Devant l’attitude du président russe, de nombreux pays condamnent la Russie plus fermement et veulent lui imposer de nouvelles sanctions. Les punitions économiques commencent d’ailleurs à faire des effets sur la Russie. La valeur de sa monnaie (le rouble) a beaucoup diminué. Les prix de tous les produits ont fortement augmenté dans le pays.
Journaliste : Anne Gaignaire
Illustrations : Amélie Bérubé – Merci à The Noun project