Le Curieux était invité à participer au colloque sur l’éducation aux médias et à l’information (EMI), organisé par l’UQAM, le 9 octobre dernier, à Montréal.
L’occasion de présenter les projets et les ressources du Curieux, mais aussi de se tenir au courant des dernières tendances dans le domaine de l’EMI au Québec et dans la francophonie.
Un sondage Léger réalisé pour le colloque a révélé une augmentation de la méfiance des Québécois envers les médias d’information traditionnels et la croissance du nombre d’adeptes à certaines théories du complot. Il indique aussi que plus de la moitié des répondants (55%) craignent que les intelligences artificielles génératives créent plus de désinformation.
Par ailleurs, la spécialiste Laurence Grondin-Robillard, doctorante en communication, a témoigné du fait que beaucoup de jeunes s’informent sur TikTok alors que les sources fiables d’information sont très rares sur le réseau.
Autant de constats qui rendent l’éducation à l’information encore plus vitale qu’elle ne l’a jamais été, ont noté tous les participants au colloque. Certes, le nouveau Cours de culture et citoyenneté québécoise (CCQ) est un pas en avant puisqu’il fait entrer l’EMI dans les programmes scolaires. Cependant, il faut aller plus loin pour « développer la pensée critique à l’égard du numérique », selon Normand Landry, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en éducation aux médias et droits humains.
Tandis que des organismes forment les adultes qui encadrent les jeunes au Cameroun et que les journalistes de Madagascar se mobilisent pour, notamment, nourrir une plateforme de vérification des faits créée récemment pour lutter contre la désinformation, la France a mené des États généraux de l’EMI en 2023. Il en est ressorti 15 propositions, a expliqué Pascal Ruffenach, PDG de Bayard et président du groupe de travail Citoyenneté, information et démocratie à l’ère du numérique. La première : « Faire de l’éducation à l’esprit critique et aux médias à l’école une priorité. » Pas une option, mais bien une matière obligatoire à part entière, évaluée. « Il faudrait réécrire un pacte éducatif pour repenser l’éducation selon ce dont les enfants auront besoin quand ils seront adultes dans ce nouveau monde (…) », a déclaré Pascal Ruffenach.
Le Curieux est ressorti de ces rencontres encore plus conscient de la pertinence de ses ressources, mais aussi de sa responsabilité, avec la société toute entière et les pouvoirs publics au premier chef, pour diffuser le plus largement possible l’éducation aux médias et à l’information.
Texte : Anne Gaignaire