Une femme se sépare du père de ses enfants. Elle sent qu’elle a besoin d’aide pour traverser cette période difficile de sa vie. Elle va donc voir un « Psyquelette ». Le traitement prescrit : aller au musée la nuit et chanter devant les œuvres qui la touchent. Écoutez avec vos enfants et vos élèves le récit de ses expériences en musique : le balado de trois épisodes, Chansons pour le musée, est disponible dès aujourd’hui.
Ce balado n’aurait jamais dû voir le jour. C’est un petit miracle de la COVID-19. Parce que oui, la COVID-19 a quand même quelques impacts positifs.
Ce balado, c’est le symbole de la créativité des artistes québécois et de la solidarité du milieu de la culture.
Revenons au début de l’histoire.
Une œuvre pour les oreilles
Février 2020, Karine Sauvé doit commencer à travailler sur la création de son spectacle Chansons pour le musée. La présentation au théâtre La Chapelle doit avoir lieu à l’automne.
Mais voilà que la COVID-19 surgit dans nos vies. Qu’à cela ne tienne, l’artiste multidisciplinaire transforme son concept ! « On a voulu pousser tout ce qui s’adressait aux oreilles dans le spectacle en un balado », lance Karine Sauvé, la fondatrice de la compagnie Mammifères.
Au fil du temps, le projet se décline même en d’autres versions : des vidéos des répétitions sont produites, un album enregistré, une performance est prévue au printemps et le spectacle en chair et en os aura bien lieu l’automne prochain.
Toutes ces versions ont été rendues possibles grâce à la créativité de l’artiste. Mais c’est aussi grâce aux financements de plusieurs organismes, qui ont su modifier leurs critères d’attribution pour l’accompagner dans ses efforts pour s’adapter à la situation : La Chapelle Scènes Contemporaines, Mois Multi, Théâtre français du Centre national des arts (CNA).
Une histoire de la vraie vie
C’est ainsi que Karine-Pas-Sauvé a pu exister. L’héroïne de Chansons pour le musée nous emmène dans trois musées à la rencontre d’œuvres, la nuit. Le tout raconté par la narratrice -Karine Sauvé- et entrecoupé de chansons.
L’histoire est tirée de l’expérience personnelle de sa créatrice. « Il y a six ans, je me suis séparée du père de mes enfants. Ça n’a pas été facile », raconte-t-elle. « C’est comme si ma peau était d’un coup devenue une maison vide », dit-elle dans le balado. Elle va voir un psychologue -devenu un « psyquelette » dans le balado – pour l’aider. Sur son conseil, commencent des virées nocturnes pour se ressourcer auprès d’œuvres qui l’émeuvent. « Une traversée pour apprivoiser la solitude », résumé l’artiste.
Une œuvre très accessible aux enfants dès 7 ans tant dans sa forme que sur le fond.
Des vidéos pour des élèves de 6e année
Pour les besoins de sa création, Karine Sauvé est allée faire trois « résidences camping » : trois jours et trois nuits dans l’atelier d’un artiste ou une salle de musée. « Avec mon sac de couchage, ma glaciaire et mon mini-synthé, je passais le jour et la nuit au contact des œuvres et je composais mes chansons », se souvient Karine Sauvé.
Elle a raconté l’histoire de la création de ce balado dans des capsules vidéo pour les élèves de l’école au Pied de la montagne, à Montréal. La Chapelle avait noué des contacts avec les élèves de 6e année dans le cadre du programme Récréations, qui existe depuis 2018.
Chaque année, le théâtre anime des ateliers sur la création en art vivant (théâtre, danse, cirque, etc.) et les jeunes viennent voir des pièces. Pour pallier l’absence d’activités cette année à cause de la COVID-19, les vidéos ont témoigné de la construction du balado.
« C’est lourd pour les enfants quand tous les projets tombent à l’eau. Ça peut être démoralisant. Alors, avec le balado et les vidéos, on a voulu être quand même présents avec les élèves », explique Marilyn Farley, responsable du développement des publics et de la médiation à La Chapelle, qui compte développer d’autres activités avec des écoles.
En attendant, écoutez le balado et découvrez comment il a été créé. Bonne découverte !